satire 2 boileau analyse
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23 octobre 2020 La publication de la Satire X contre les femmes s’accompagne dès sa parution en 1694 d’une avalanche de réactions. Versailles sous le sceau de la satire – Boileau, Satire XI Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles – www.chateauversailles.fr Secteur éducatif - RP 834 - 78008 Versailles Cedex 01 30 83 78 00 – activites.educatives@chateauversailles.fr Versailles sous le sceau de la satire Boileau, Satire IX, extraits le 16/09 Analyse des textes « La cour du lion » de Jean de la Fontaine et « Les Satires » de Nicolas Boileau. Le texte s’achève sur une conclusion humoristique assénant un coup de grâce à l’orgueil humain. Si je veux d’un Galant dépeindre la figure. You are currently viewing the French edition of our site. Boileau compare d’abord l’homme à l’animal sur le plan de la sagesse. Boileau fait alors l’inventaire de ses vices pour prouver la supériorité de l’animal sur l’homme : l’homme est inconstant, soumis à ses passions, immoral et faussement savant. Parrêsia signifie liberté de langage, franchise, franc-parler, pouvoir de parler librement. « Censeur hétéroclite », « Censeur public », « satyrique Censeur », il « s’est donné cette authorité de luy-mesme, contre toute forme de Justice ». A partir de ce rapide parcours à travers l’histoire de la satire, nous pouvons dégager les principes de la satire lucilienne telle que Boileau la pratique et, de l’aveu des contemporains en France et en Angleterre, la porte à son point de perfection. Aperçu du corrigé : SATIRES de Boileau (résumé & analyse) Publié le : 18/11/2018-Format: Zoom. D’où parle-t-il ? 1666. 1La publication des Satires de Boileau en 1666 fit scandale. Exemple unique de cannibalisme littéraire ! Poème 10 Satire X Enfin, bornant le cours de tes galanteries. de 1694 des "Oeuvres diverses" voit la publication de la satire X et celle de 1701, la satire XI. Boileau, poète du XVIIe siècle contemporain de Molière et La Fontaine, est principalement connu pour son art poétique définissant les règles de la poésie classique, œuvre où l’on trouve les célèbres vers : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Il assimile cette forme d’expression à un crime qui déstabilise l’État. On peut voir dans cette définition de la sagesse une réminiscence de la philosophie stoïcienne ou de l’esprit chrétien. Achat Satire Contre Les Femmes Par Boileau Illustrations De Dubout. Brossette note dans son commentaire au vers 125 de la satire IX: « Notre auteur possédait dans un grand degré de perfection le talent de contrefaire toutes sortes de gens. De quel droit et de quelle autorité entreprenez-vous de juger souverainement des Poëmes Heroïques, vous qui n’avez pu vous signaler jusques-icy que par quelques Satires temeraires et malicieuses ? Satire IV – v. 1-34 Nicolas Boileau • Introduction : Ce texte s’inscrit dans les sept premières satires de Boileau qui s’inspirent de l’Antiquité. Boursault et Boileau se réconcilieront en sorte que le nom de Boursault disparaîtra des éditions postérieures des, Cotin le range au nombre des « réformateurs sans mission » (, Les excès de langage à propos de la Querelle des, Sur les rapports entre le sujet, l’auteur et le public à propos de la Querelle du. Il ne faut pas desesperer son prochain comme firent ces anciens Poëtes, qui obligerent leurs adversaires à se pendre. Muni de son seul courage et de ses convictions, un particulier peut en appeler à l’opinion publique et défier les autorités en place. Lisez ce Archives du BAC Commentaire de texte et plus de 249 000 autres dissertation. À mon esprit (1667) Les attaques personnelles dont étaient pleines les satires de Boileau, avaient soulevé une foule d’écrivains contre lui. L’Histoire en outre lui donnera raison, préférant Molière à Boursault et Racine à Pradon. Sur le plan moral, Boileau confond satire et médisance, satire et insulte, colère et honnête raillerie [30]. Avec les armes de la rhétorique judiciaire et dans une longue tradition qui fait d’elle un passe-temps de magistrats, Boileau érige la satire en juridiction, en censure au sens latin : à Rome, le censeur dressait la liste des citoyens, mais il était aussi chargé de noter d’infamie ceux qui souillent l’idéal de l’optimus vir. Commentaire de texte de 2 pages en littérature : Boileau, Satires, VI, Les embarras de Paris : analyse. Il ne songe qu’à faire scandale, animé par « la Phrénésie de la médisance [32] », d’autant plus aiguë qu’il refuse d’être poli et civilisé par les femmes [33]. 1 Nicolas Boileau L’Art poétique (1674) Chant I 1 C’est en vain qu’au Parnasse un téméraire auteur 2 Pense de l’art des vers atteindre la hauteur. L’esprit français: l’enjouement, le badinage, la galanterie, qu’on considère comme caractéristiques de l’esprit français, ne sont-ils pas contradictoires avec l’esprit de la satire, que Boileau conçoit comme une prédication en vers? De telles questions croisent celles du juste et de l’injuste, de la relation entre juridiction satirique et institution judiciaire. Enfin je ne sçaurois, pour faire un juste gain, Aller bas et rampant flechir sous [Chapelain]. Il suscite la verve d’ennemis innombrables qui souvent usent du genre lucilien pour lui répliquer et le dénigrer. Une dernière spécificité de l’homme est mise en avant par le docteur : la capacité de l’homme à acquérir des connaissances scientifiques et à se gouverner par la raison. Douze poésies satiriques composées entre 1661 et et 1705. Pour rendre sa parole plus efficace et plus décisive, il pratique la satire nominale : « J’appelle un chat un chat et Rolet un fripon [4]. LECTURE LINÉAIRE : ART POÉTIQUE (Anthologie, p. 150) INTRODUCTION a) Présentation du texte. On l’accuse d’abord d’avoir perverti la satire lucilienne telle qu’elle est définie par les théoriciens du XVIIe siècle les plus lus : Isaac Casaubon, Daniel Heinsius ou Gérard Jean Vossius. Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin © Armand Colin. Sans craindre archers, prévôt, ni suppôt de justice, Voit-on les loups brigands, comme nous inhumains, Pour détrousser les loups courir les grands chemins ? Les Latins traduisent le terme par licentia [65]. Une première raillerie de Boileau consiste à rappeler qu’il existe des animaux qui le surpassent largement sur le plan physique. dans l'éd. Content de ses chardons et secouant la tête : Ma foi, non plus que nous, l’homme n’est qu’une bête ! Le satirique finit par s’arroger la fonction extra-judiciaire d’arbitre, de tiers établi entre les œuvres et le public. Mathurin Régnier fait de ce précepte un axiome de sa poétique [6]. Et l’on peut se demander si notre époque pourrait encore supporter un grand rire satirique, tellement nous avons perdu le sens du sublime et de l’absolu. Au XVIIe siècle, le nom se confond avec la personne, avec l’honneur. Mais elle transgresse une limite à la fois sociale et esthétique. Sur le plan esthétique, il n’a rien inventé ; il n’a fait que traduire Horace et Juvénal (« J’appelle Horace Horace, et Boisleau traducteur [34] »). Il faut donc comprendre l’intention de Boileau qui se cache derrière le caractère provocateur de la formule : il ne s’agit pas tant de nier la supériorité des facultés intellectuelles de l’homme que de rappeler qu’elles lui sont souvent nuisibles ou inutiles. La production satirique connaît un coup d’arrêt. Le tourner en dérision équivaut à une défiguration, à une mutilation de la face. Elle est par ailleurs assortie d’un pouvoir de nuisance qui agit comme un châtiment ou une menace. 2Après 1666, toute satire classique en vers prendra Boileau pour référence ou pour cible. Douze poésies satiriques composées entre 1661 et et 1705. Boileau s’appuie sur les échecs de la médecine du XVIIe siècle (également tournée en ridicule par Molière dans plusieurs de ses pièces) pour discréditer la science : « … jamais chez eux [les animaux] un médecin, N’empoisonna les bois de son art assassin. 1. J.-C.), Horace renouvelle pourtant le genre dont il limite la crudité et exclut la satire politique, trop délicate dans la période troublée de la fin des guerres civiles. Être en conflit public avec lui devient même à la fin du XVII e siècle un privilège et un honneur. Un Poëte qui n’a jamais que médit est-il juge. En cela Boileau participe à la redéfinition des rapports entre l’individu et les pouvoirs qui fondera l’essentiel de la philosophie des Lumières. La Satire X contre les femmes, publiée en 1694, déchaîna un tollé. » Avant d’être théorisé par L’Art poétique, son jugement critique est d’abord un mouvement d’humeur. Il échoue à renouveler la figure du satirique, dont il précipite au contraire la chute, mais il s’impose comme législateur du Parnasse et fait émerger la figure du critique littéraire au sens moderne. » Aussi le roi ne doit-il pas « souffrir que ses Sujets soient exposez aux insultes d’une plume satirique [50] ». ». Autour de la Satire X de Boileau (1694) : réponses, apologies et critiques (avec extraits des textes suivants : Dialogue ou Satire X du Sieur D*** [Boileau-Despréaux (1636 1711)] ; L’Apologie des femmes. (il, ix) et l'épître I où Boileau puise dans les recueils du temps pour dénoncer en le paraphrasant le langage 1. 2. Il scandalise par sa pratique violente de la satire nominale, avec pour effet majeur de transformer son propre nom de Boileau-Despréaux en objet d’un grand nombre de discours critiques, puis en garant incontournable de la vérité en matière poétique. ». Le « nom », insiste Boileau, désigne l’auteur et non la personne dont il respecte l’honneur ! Et de fait, puisque l’Histoire a fait de Boileau une autorité littéraire à l’égal de ses amis Molière et Racine, beaucoup de poètes du XVIIe siècle ne nous sont connus que par l’invective qu’il leur adresse dans les Satires, les Épîtres ou L’Art poétique. Le recueil de 1666 fait entendre en maints endroits, notamment dans la Satire VII, l’indignation que suscita cette exclusion. Parallèlement, la réflexion sur le statut de la parole critique se poursuit en des termes nouveaux, comme l’atteste le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle dont les argumentaires seront repris notamment par Voltaire. Deuxièmement, elle ne l’empêche pas d’être en proie à la superstition (Boileau évoque à la fois l’alchimie et les hérésies religieuses). Ce texte est une satire extraite des Satires (1660-1695) de Boileau. Dans une sorte d’introduction, Boileau présente son idée, selon laquelle l’homme est le plus bête des animaux, puis celle de son interlocuteur, qui le situe au contraire au sommet de la Création. L’idée de Boileau est que, malgré les prétentions humaines, la fourmi est infiniment plus sage, au sens qui vient d’être défini, que l’homme en général. - Les six premières furent l'objet d'une édition pirate en 1666. Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire. 29Tel est le statut de la parole satirique chez Boileau. Il faut paraître affranchi, tout en participant au rire et à la fête des sens. (2) Bussi, dans son Histoire galante, raconte beaucoup de galanteries très-criminelles de dames mariées de la cour. ». Bruno Bonnefoy. Attention, différent de la « paresse » de Saint Amant ! » Ce constat approfondit l’accusation d’avoir perverti la satire véritable en la tirant du côté de la colère juvénalienne au lieu de la cantonner dans la raillerie bienveillante et spirituelle à la manière d’Horace, le vrai modèle du genre pour les critiques du XVIIe siècle [40]. Mais chacune de ses satires est considérée comme « un Écrit scandaleux [3] ». Ce qui le conforte dans son obstination, c’est l’impunité que Louis XIV lui assure : « Et veut-on qu’un Prince qui a tant de qualitez commune avec Auguste soit moins dégoûté que lui des méchans livres, et plus rigoureux envers ceux qui les blâment [56] ? Ce n'est pas tout encor, les souris et les rats Semblent, pour m'éveiller, s'entendre avec les chats, 10 Plus importuns pour moi, durant la nuit obscure, Que jamais, en plein jour, ne fut l'abbé de Pure . Il ne se comporte pas en chrétien charitable [31]. Boileau se trouve néanmoins au cœur d’une longue querelle qui lui permet de définir une nouvelle attitude critique et d’initier les grands combats idéologiques du XVIIIe siècle. Cotin, à bout d’arguments, conclut l’un de ses pamphlets par ces paroles vengeresses : « Le destin de ces frenetiques / Que l’on appelle Satyriques, / C’est de mourir le cou cassé, / Et vivre le coude percé [45]. La transgression des normes poétiques de la satire débouche sur un discours sur les normes, sur un Art poétique. Corriger le poème. Un autre procédé de disqualification consiste à intégrer le nom dans une invective plus développée qui use des procédés du burlesque. Dans cette huitième satire adressée par provocation à un docteur en théologie de la Sorbonne, Boileau prétend prouver que "le plus sot animal […] c'est l'homme... Boileau, Satires (satire VIII, 1668) | Itinéraires Littéraires Continuellement métapoétique, la satire boilévienne ne cesse de représenter le mécanisme de sa propre genèse, de se décrire comme une profession de vérité, un processus de véridiction et finalement comme une source de la règle dans le domaine esthétique. Certains noms répétés, comme Pradon ou Cotin, deviennent par antonomase des synonymes de poète médiocre et prétentieux. » Pour beaucoup même, la violence que la satire déclenche doit se retourner contre son auteur. Or « il faut estre d’une fort haute naissance, d’une authorité encore plus grande, d’une expérience consommée, d’une réputation entiere pour se hazarder genereusement de mettre la reforme par tout, et pour se persuader d’en pouvoir estre crû sur parole [62] ». Comprendre les liens entre fable et satire p. 106 Texte 6 Jean-Marie-Bernard Clément, Satire sur la fausse philosophie, 1778 Comprendre ce qu’est la mondanité et étudier sa satire Texte écho : Nicolas Boileau, « Contre les femmes », Satires, 1694 — p. 108 Groupement complémentaire • Le plaisir de dire du mal, un art ancien L’abbé de Pure fait ainsi les frais d’épigrammes cinglantes [26] : 13Le poète nommé est crucifié en quelques formules courtes et péremptoires destinées à frapper les esprits et à s’incruster dans les mémoires. Le texte dont nous allons faire la lecture linéaire est extrait de l’Art poétique, un poème de Nicolas Boileau-Despréaux, plus communément appelé, plus simplement, Boileau. Ci-dessous un extrait traitant le sujet : BOILEAU SATIRES III ET IX (analyse et résumé) Ce document contient 3655 mots soit 8 pages.Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Et d’attentat horrible on traita la Satire. - Rééd. Dans la deuxième partie du XVIIème siècle, un grand nombre d’auteurs essaye de se démarquer auprès du grand public, en se penchant sur les critiques de la cour ou … Un particulier peut-il s’arroger le droit de s’établir dans l’espace public en source de valeur et de vérité, au détriment des autorités fondées sur la religion, la personne royale et la tradition ? ». » Edme Boursault résume de son côté l’opinion de ses contemporains : « un Satyrique est un homme suspect [42] ». Jeune, peu connu, vivant encore dans l’ombre de son frère Gilles, le poète voulut faire une irruption fracassante dans la République des Lettres. ». - Les six premières furent l'objet d'une édition pirate en 1666. Dans la deuxième partie du XVIIème siècle, un grand nombre d’auteurs essaye de se démarquer auprès du grand public, en se penchant sur les critiques de la cour ou de la société, tout en essayant d’éviter la censure. Le Major Spécial Écrits 2021 est en ligne ! Les Grecs appellent parrêsia cette liberté de dire-vrai, en dépit de la peur, voire de la mort, notamment en face du tyran. La présence du satirique dans les œuvres ne trouverait d'explication que concrète et au coup par coup, dans la spécificité de ses multiples applications conjoncturelles ; d'où cette allure plurielle du satirique allant jusqu'aux extrêmes. Les vers qui suivent consistent à montrer, en poursuivant le dialogue, que dans toutes les caractéristiques qu’il partage avec l’animal, l’homme est inférieur à ce dernier, et que ce qui est spécifiquement humain est inutile ou nuisible. Il établit une équation totale entre « Satire » et « Libelle diffamatoire ». des "Oeuvres diverses" de 1674, avec les satires VII,VIII et IX. Nicolas Pradon, auteur de tragédies, est quant à lui la cible de nombreux assauts [16] ; il multiplie les libelles : Le Triomphe de Pradon [17] ; Nouvelles remarques sur tous les ouvrages du sieur D*** complétées par l’Épître à Alcandre [18] ; Le Satirique français expirant [19]. Quant à la Satire XII sur l’équivoque, œuvre testamentaire, écrite dans les années 1705-1710 et dirigée contre les jésuites, elle fut tout simplement interdite de publication par Louis XIV. Ceux qu’il stigmatise ne lui font pas courir de gros risques : Rolet était un procureur véreux, dont le nom depuis longtemps à l’époque était synonyme de « fripon ». 14En nommant les individus, la satire est assimilée à l’injure, au pamphlet partisan, au « libelle diffamatoire », formes d’expression qui ont connu des paroxysmes pendant les guerres civiles et pendant la Fronde. Il use en outre d’une forme héroïque qui contrevient à l’esprit bas et prosaïque du genre [35], sans compter ses fautes de langue et de prosodie qui prouvent ses médiocres qualités de poète [36]. De ce point de vue, il faut reconnaître à Boileau la constance et le courage de ses engagements, la fidélité à ses amis Molière et Racine, le désir obstiné de servir sans transiger ce qu’il considère comme le bien et la beauté. Comme les Caractères, la Satire X (1694) propose une suite de portraits, en l’occurrence des portraits de femmes. Mis en cause dans une première version de l’Épître X, le P. Louis de Sanlecque, qui cherche à rivaliser avec Boileau sur le terrain de la satire lucilienne, lui rappelle vertement les devoirs du vrai satirique et du chrétien [20]. Il précise que pendant les guerres de Religion il n’y eut « rien de plus propice à endurcir les Adversaires dans leurs erreurs que le fiel [des] Satires personnelles [53] ». SATIRES. Son comportement est rigoureusement réglé selon les saisons, et elle ne s’écarte jamais de sa voie. 25Il s’obstinait, car il rêvait de faire du genre lucilien une sorte de tribunal moral et littéraire, garanti par l’autorité du Prince. Comme le souligne son contradicteur indigné, la supériorité intellectuelle de l’homme sur les animaux en général semble être une évidence, et il est plus évident encore qu’il existe des animaux moins intelligents que l’homme (comme le ver ou la fourmi !). Boileau, dans une prosopopée qui conclut la satire, suggère en effet que l’âne, témoin quotidien des vices humains, s’empresserait, s’il pouvait parler, de dénoncer la sottise des hommes : « Oh ! La formule constitue évidemment un paradoxe et une provocation. Tel est l’un des points forts de l’argumentation de Coras : 21Desmarets remarque avec justesse que Boileau s’est mis à la satire par impuissance à devenir un poète épique : la satire n’est qu’un pis-aller dérisoire pour un poète incapable d’atteindre au sublime de l’épopée. Même les satires littéraires ne constituent à ses yeux qu’une forme particulière de la catégorie plus générale du libelle diffamatoire dont elles partagent les vices et les dangers. … Celle-ci est ici entendue comme une « égalité d’âme », c’est-à-dire comme une forme de constance spirituelle qui rend le sage insensible aux passions et aux hasards extérieurs. 2) Il semble qu’il faille alors toujours recommencer : Métaphore filée de l’artisan, v. 171 -172 : « métier, ouvrage, polissez, repolissez » mise en valeur avec le Mais la stratégie principale de Boileau pour contrer cette idée suit une autre voie, que résument parfaitement les quatre vers suivants : « Ce maître prétendu qui leur donne des lois. Et de fait avant d’être adoubé par Louis XIV, qui le prend à son service, et par l’Académie, Boileau ne fonde ses jugements de valeur que sur l’immédiateté de son rire et sur la violence de son indignation : « Et je serai le seul qui ne pourrai rien dire ! Jean Chapelain était chargé de soumettre au roi une liste d’écrivains susceptibles de recevoir une gratification royale, mais il en excluait Nicolas Boileau et son frère Gilles. Dénoncé pour son fanatisme anti-janséniste dans la Satire I, Desmarets de Saint-Sorlin est longuement fustigé comme poète épique dans L’Art poétique [14] ; il réagit en écrivant La Défense du poème héroïque, avec quelques remarques sur les œuvres satyriques du sieur D*** [15]. So ließ er sich noch vor dem Ende seiner Schulzeit im Collège de Be… Autrement dit, la prétendue civilité de l’homme, loin d’être la preuve de sa supériorité, est plutôt la preuve de son infériorité morale : là où les animaux, du moins au sein de leur propre espèce, vivent dans le cadre d’une sorte de moralité naturelle, les hommes sont naturellement si immoraux qu’ils ont besoin des lois et de la police comme d’un rempart contre leurs pulsions agressives. A partir de ce rapide parcours à travers l’histoire de la satire, nous pouvons dégager les principes de la satire lucilienne telle que Boileau la pratique et, de l’aveu des contemporains en France et en Angleterre, la porte à son point de perfection. 2) Il semble qu’il faille alors toujours recommencer : Boileau eut la chance, au milieu des émotions publiques qu’il déchaîna, de pouvoir étayer sa poétique sur les chefs-d’œuvre de Corneille, de Molière et de Racine. Boileau, esprit satirique et satires en vers 185 duXVIe siècle3. (1) On pense que cette satire est adressée à Morel, surnommé Mâchoire d'âne, grand ennemi des jansénistes. Encore inconnu dans la République des lettres, Boileau publie en 1666 des satires qui attaquent nommément les écrivains de l’époque les plus solidement reconnus par les institutions du Royaume. C’est pourquoi il édulcore sa Muse en colère et se met à écrire des Épîtres et un Art poétique, qui ne sont en fait rien d’autre que des satires déguisées. » Le mépris se traduit ici par la dilution, par la banalisation des individus dans une multitude qui les départicularise et les convertit en représentants interchangeables de la médiocrité et de la nullité littéraires. À l’idée de Boileau s’oppose celle de son interlocuteur fictif, un docteur (c’est-à-dire un savant théologien), dont Boileau se charge de rapporter les conceptions dans les quatre vers suivants : « Ce discours te surprend, docteur, je l’aperçoi. ». La dernière modification de cette page a été faite le 30 août 2017 à 17:18. Bref la satire nominale ne lui semble d’aucune utilité. 31Tel est l’état d’esprit avec lequel Boileau écrit ses premières œuvres : pour arracher la vérité et faire tomber les masques, il provoque et défie des aînés qui règnent sur la vie littéraire – Chapelain, Desmarets, Cotin. Elle peut prendre la forme d’une simple évocation à l’intérieur d’une liste où la succession des noms propres décline un paradigme : « Faut-il d’un froid Rimeur dépeindre la manie ? Les embarras de Paris Boileau. Il demeure dans un espace public limité, où la mise en cause personnelle est censée relever seulement de considérations esthétiques. ; Politique de confidentialité Poète, traducteur, polémiste et théoricien de la littérature, il fut considéré en son temps et par la postérité comme le législateur ou le « Régent du Parnasse [1] » pour son « intransigeance passionnée [2] ». Et l’on sait à quel point l’auteur du Lutrin est hanté par l’écriture héroïque ! La représentation d’une femme séductrice est également présente dans les satires de Boileau. Boileau intègre également le jugement littéraire au discours pseudo-moral ; par exemple dans la Satire IV à l’abbé Le Vayer sur la folie humaine, folie dont Chapelain vient fournir un exemple, donnant l’occasion d’un morceau Ses détracteurs ne manquèrent pas de rendre coup pour coup à ses attaques, alternant, comme dans un procès, le réquisitoire et le plaidoyer [9]. Premièrement, les passions empêchent l’homme d’écouter les injonctions de la raison. - L'éd. Tel est bien le coup de force qu’il réussit : jeune, inconnu, sans mandat officiel [58], pratiquant une forme d’expression méprisée, il s’octroie une autorité nourrie de la dépouille d’auteurs qu’il dépossède de leur prestige. 2Après 1666, toute satire classique en vers prendra Boileau pour référence ou pour cible. En reprenant les autres, ils sont blâmables eux-mesmes de leur animosité particuliere : Ils montrent qu’ils n’aiment pas l’amendement, mais la honte et l’infamie du coupable. Le théâtre, le roman, le pamphlet captent désormais l’essentiel de l’énergie comique au service de la satire. Jamais on n’a converti un ennemi avec une satire ! Boileau répond enfin à l’idée énoncée initialement par le docteur, selon laquelle l’homme serait supérieur au reste de la Création parce qu’il possède la raison. Bibliographie. 24Une fois publiées les sept satires du recueil de 1666, Boileau passa le restant de sa vie à se justifier et à se défendre contre ceux qu’il agresse [54]. D’abord regardé d’un mauvais œil, le jeune poète finit par être protégé par le roi, qui en 1677 le nomme avec Jean Racine historiographe. Cotin reproche au « cadet Boisleau [60] » de « s’estre mis en teste de satyriser tout le genre humain, sans y estre provoqué par qui que ce soit » et surtout de fulminer sans autre mandat que celui de « son authorité privée [61] ». Pour prévenir les Sa réussite est immense : il travaille auprès du Prince ; il accroît le pouvoir de contrôle et de réformation par les mœurs ; il devient la conscience littéraire de son époque. You might also want to visit our International Edition. Nous nous intéresserons dans cet article à une œuvre de Boileau comparant les mérites respectifs des animaux et des êtres humains. Prob: En quoi ce texte est-il une parodie d’épopée ? 2 Une telle hypothèse d’un déplacement des limites de l’acceptabilité du discours pro-« janséniste » 3 Pour une analyse des équivoques de l’Epître XII, cf. 7Boileau demeura pourtant fidèle à ce qu’il considère comme une nécessité pour la satire. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de lâéditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Poème 11 Satire XI Oui, l’honneur, Valincour, est chéri dans le monde. Boileau, Satire VIII. ». Plus largement, la « sottise » ici attribuée à l’être humain est à comprendre avant tout comme une infériorité morale, comme on le verra dans la suite de la satire. 2. Le ridicule est une sanction sociale informelle ; il est doté du pouvoir de pallier les insuffisances de la loi, dont l’application ne peut s’étendre à toutes sortes de petites fautes et de petits crimes. La satire s’achève sur un coup de grâce porté à l’orgueil humain : si l’âne pouvait parler, il déclarerait que l’homme est aussi sot que lui. 23Pierre Bayle, dans son Dictionnaire historique et critique (1695-1697) [46], formule l’acte de décès d’une forme d’écriture ressentie comme insupportable, et bientôt honnie par les philosophes des Lumières. » L’auteur détrôné a beau l’amadouer ou s’en prendre à lui, Boileau ne transige pas sur l’évidence et l’autorité d’un authentique jugement de goût : « Il ne gagnera rien sur ce juge irrité, / Qui lui fait son procès de pleine autorité [64]. Boileau contrevient aux recommandations des grands théoriciens du genre, lesquels reprennent à leur compte une règle d’or énoncée par Martial : « parcere personis, dicere de vitiis », « épargner les personnes et n’attaquer que les vices [5] ».
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